L’emphysème équin : C’est quoi, et comment le soulager ?

Soyez attentifs aux signes que votre cheval vous renvoie (crédit : Adobe Stock / gratuit).

L’emphysème équin est une maladie respiratoire chronique due à une hypersensibilité aux poussières et aux moisissures. Elle affecte les bronches du cheval, de façon irrémédiable, un peu comme l’asthme chez les humains.

L’emphysème équin s’étend de la trachée jusqu’aux poumons, et se manifeste par une gêne pulmonaire et une toux persistante.

Cette dernière peut être causée par de nombreux facteurs, comme l’exposition à la poussière, les moisissures, les champignons et aux allergènes dans l’air.

Le cheval, en inhalant ces substances, va développer une réaction allergique, génétique ou non. Cette maladie respiratoire chronique concerne tous les chevaux, âgés ou non.

L’alimentation au foin est à surveiller de près pour un cheval emphysémateux. (Crédit : MA)

La vie au pré doit être le mode de vie majeur pour lui. Il peut toutefois séjourner au box, mais privilégiez la litière en copeaux. De plus, l’aération de l’écurie est importante. Il vaut également mieux opter pour la pratique dans une carrière en herbe ou une carrière en sable bien arrosée.

Des symptômes reconnaissables facilement

Les signes précurseurs de l’emphysème, contrairement à d’autres maladies, sont assez facilement reconnaissables et observables : 

  • Une toux, plus ou moins prononcée
  • Dilatation des naseaux
  • Difficultés à l’effort et à récupérer après l’exercice
  • Sécrétions sortant des naseaux
  • amaigrissement : Le cheval va utiliser plus d’énergie pour respirer, et ainsi brûler plus de calories, d’où une perte de poids progressive.
  • Difficulté à expirer de l’air
  • Augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire 
La respiration et la dilatation des naseaux figurent parmi les premiers signes d’emphysème. (Crédit : MR)

3 façons de soulager l’emphysème 

Même si cette maladie ne se soigne jamais totalement, il existe quand même plusieurs solutions pour soulager l’emphysème de votre protégé en changeant son alimentation avec du foin enrubanné, mouillé, ou purifié.

Selon certaines périodes de l’année, et selon la localisation en France, il semble parfois impossible de nourrir ses chevaux à l’herbe.

Première solution : donner du foin enrubanné. Mais attention, ce dernier est certes moins poussiéreux, mais plus riche. A adapter en fonction de votre loulou.

Sinon, distribuer du foin mouillé, mis à tremper, pour enlever les poussières.

Mais la meilleure solution, la plus rapide, mais aussi la plus onéreuse, reste le purificateur de foin. Cette machine, qui coûte en moyenne 3000 €, permet de bien dépoussiérer le foin. Certes elle figure dans les solutions les plus efficaces, mais son prix refroidit. Alors à voir si vous en trouvez d’occasion.

Sinon, si vous disposez de talent de bricoleur, vous pourrez trouver des tutos sur YouTube ou sur le net, pour confectionner cette machine seul. Bien que controversé, le filet à foin peut s’avérer utile, afin d’éviter que le cheval plonge son nez dans le creux de la balle de foin, où siège la poussière.

Quasiment inévitable, l’alimentation au foin est à adapter pour un cheval emphysémateux. (Crédit : MR)
Le shiatsu est un excellent moyen de soulager l’emphysème. (Crédit : MR)

Zoom sur la naturopathie

Pour continuer dans les plantes, vous pouvez faire appel à une naturopathe, qui saura vous guider au cas par cas, en fonction de votre cheval.

C’est le cas par exemple d’Ophélie Dejeu, naturopathe à son compte depuis avril 2024 : « La naturopathie permet d’apporter du confort au cheval, en le prenant dans son ensemble et dans  son environnement. Il ne s’agit pas d’agir uniquement sur la pathologie diagnostiquée par le vétérinaire. Par exemple, les personnes allergique doivent apporter une attention à leur hygiène de vie, corporelle tout en prenant des médicaments ou des solutions naturelles. C’est aussi le cas pour la naturopathie ».

Ophélie indique par exemple quelques plantes pouvant soulager le cheval atteint d’emphysème : « En gemmothérapie, le noisetier draine et restaure l’élasticité des tissus pulmonaires, les bourgeons de ronce pour une meilleure oxygénation des tissus pulmonaires, et la viorne pour soulager les spasmes et réduire les allergies ».

En phytothérapie, la professionnelle conseille l’utilisation du thym, « pour le fonctionnement et l’entretien du système respiratoire. Le Plantain et le bouillon blanc apaisent les irritations et  la boswellia pour les propriétés apaisantes ».

La naturopathe nantaise ajoute : « Je pense aussi aux huiles essentielles, avec de l’inhalation du thym, de l’eucalyptus et du pin sylvestre. Dans 1 sac en toile de jute, avec du coton à l’intérieur, mettre trois à quatre gouttes de chaque. Cela fait comme une musette à grain. Laisser pendant 15 minutes ».

Ainsi, les huiles essentielles, la phytothérapie et la gemmothérapie, vont apporter du confort dans le système respiratoire du cheval : « Mais si le cheval met la tête dans une balle de foin, le traitement ne servira pas à grand-chose. Il faut donc pour le propriétaire qu’il améliore l’environnement du cheval. Et à noter que toutes les plantes sont complémentaires entre elles, même si le thym reste la priorité ».

Même si l’appellation “cheval emphysémateux, une maladie chronique des voies respiratoires” peut faire peur : « Un cheval emphysémateux n’est pas à mettre au placard. Pour bien gérer sa pathologie, observez-le, écoutez-le. De belles balades à son rythme avec beaucoup de pas, des séances d’obstacle et de dressage sont possibles si le terrain n’est pas poussiéreux. Vous avez de beaux jours de complicité entre vous et votre cheval », rassure et conclut Ophélie Dejeu, naturopathe animalière dans la région nantaise.