Le moniteur et entraîneur Gaétan Foulatier du Look Out Ranch à Isserteaux anime régulièrement des stages d’initiation au cutting en France. L’occasion de mettre en avant une discipline western sportive impressionnante qui démontre la dextérité et le sens du bétail (cow sense) des chevaux de travail.
Le stage que Gaëtan Foulatier devait animer le week-end du 30 septembre et 1 er octobre au Ranch des Bords de Loire a été annulé par manque d’inscrits. Partie remise pour le moniteur, qui poursuit sa mission de transmission et de découverte du cutting, l’une des nombreuses disciplines de l’équitation western.
2 ans de travail pour former un cheval
« L’objectif, c’est de montrer comment travailler les vaches avec les chevaux, comment progresser. Nous ne sommes pas dans un esprit concours mais bien de découverte. C’est une expérience à vivre avec son cheval », explique Gaétan Foulatier, tombé tout petit dans le chaudron de l’équitation. C’est par le biais de connaissances de ses parents qu’il découvre l’univers des quarter horse, race adaptée à la pratique de l’équitation western.

« Mes parents étaient amis avec des éleveurs de vaches, également éleveurs de quarter horse ». A 17 ans, il part aux Etats-Unis où de fil en aiguille, il se perfectionne dans le cutting et décroche de nombreux prix.
« Le cutting requiert des chevaux le mieux possible dans leur tête, très intelligents, capables de lire la vache. En amont, cette discipline nécessite deux ans de travail pour former un cheval à partir de l’âge de deux ans », souligne Gaétan. Un apprentissage loin d’être instinctif, chaque cheval réagissant différemment lors de la première rencontre avec une vache.
Une équitation de travail à la base
Le cutting repose sur trois paramètres : le cheval doit prouver sa capacité à trier deux ou trois vaches au milieu d’un troupeau sans perturber ses congénères, tout en montrant son aptitude au calme pour effectuer cette tâche, et enfin, de la même manière, la vache doit céder proprement, le tout en un temps donné de 2 minutes 30.
Le sens du bétail
« Il s’agit d’un sport de défense. Le cheval et le cavalier doivent contrôler et calmer la vache de manière habile. L’intérêt de cette discipline réside dans l’attitude du cheval. En tant qu’animal de fuite, on lui demande de dominer un autre animal, il faut qu’il en ait la volonté et l’envie ».

Côté tenues, pas de folklore. « Il s’agit d’une équitation de travail à la base, ce qui est utilisé doit servir tous les jours. Bien sûr, les chemises et chapeaux font partie du spectacle, mais en lien avec une histoire. Le cutting montre un esprit très sobre. Nous portons une attention accrue à la qualité du cuir, pour offrir le meilleur confort possible au cheval », conclut Gaétan Foulatier.
Un sport équestre reconnu dans les années 1900
Le cutting puise en effet ses origines au sein du travail du ranch à la fin du XVIII ème siècle. Chaque tête de bétail devait être séparée ou coupée ( to cut) du reste du troupeau afin d’être soignée, marquée et regroupée dans différents lots.
Certains chevaux se montraient particulièrement doués pour entrer dans le troupeau et séparer la vache, sans l’apeurer. Afin de déterminer qui possédait le meilleur cheval de cutting, les cow-boys organisèrent des concours, érigeant le cutting au rang de sport équestre reconnu dans les années 1900.