Nichée dans un écrin de nature, entre étangs, prairies et forêt, sur plusieurs hectares, la ferme en agroforesterie de la Morandais à Savenay en Loire-Atlantique accueille des personnes en quête d’une meilleure connaissance de soi, et désireuses d’en apprendre plus sur elles et leurs émotions en coopérant avec un formidable médiateur : le cheval. Rencontre avec David Piriou, fondateur d’Equi-Etre, à la fois Gestalt Thérapeute et moniteur d’équitation.
Du soleil, un troupeau de 5 chevaux broutant paisiblement au son du chant des oiseaux, le cadre verdoyant de la Morandais à Savenay ressemblerait presque à un décor de carte postale, propice au lâcher-prise et à la pleine conscience. Ici, Flamme, Perfeito, Kloee, Fago, et Baïka pour certains âgés de plus de 25 ans coulent une retraite heureuse, en pleine forme tout en conservant une activité, celle de révélateur.

Dans cet univers hors du temps, David Piriou pratique des ateliers de médiation équine avec ses chevaux. La genèse d’Equi-Etre, créée en 2022 reflète à la fois son histoire professionnelle et un parcours de vie.
Manager signifie savoir mener son cheval au manège
Cadre dirigeant para-médical pendant 15 ans sur Nantes auprès d’enfants, David s’oriente vers une formation de Gestalt thérapie sur Paris pendant 5 ans.
« Une thérapie humaniste et holistique, qui prend en charge la totalité des émotions et qui nécessite un profond travail sur soi et d’introspection pour avancer »,, reconnaît David Piriou. Un chemin de transformation avec des remises en question qui permet par la suite d’aider les autres.

Sa casquette de moniteur d’équitation en complément lui permet d’assurer la sécurité physique, psychique et émotionnelle des personnes qu’il accompagne au cours de ses séances. Pour autant pas besoin d’être cavalier ni de disposer de connaissances sur le cheval pour tenter l’aventure de la médiation équine. « De par sa nature, le cheval offre une cartographie du fonctionnement relationnel et social de l’être humain de façon rapide et efficace. Avec lui, impossible de mentir. »
L’objectif ? « Continuer à s’améliorer d’un point de vue humain et travailler sa posture de leadership, qu’il s’agisse de chefs d’entreprise, porteurs de projets, enseignants ou encore parents », explique celui qui a été pendant 4 ans président d’une école associative Diwan et a réalisé une formation d’équicoach orientée management et leadership pendant 9 mois.
Interroger la notion d’autorité
« D’ailleurs, c’est le sens étymologique du terme manager, à savoir mener son cheval au manège », souligne David. Ce qui interroge la notion d’autorité, « sujet encore tabou dans notre société ». Pour autant, l’autorité lorsqu’elle est orientée pour, avec cette intention d’élever l’autre et de le faire grandir s’avère rassurante, contrairement à une forme d’autorité sur, qui vise la domination avec comme risque l’autoritarisme.
De par sa nature, le cheval offre une cartographie du fonctionnement relationnel et social de l’être humain
Manque de confiance en soi, égo démesuré, peur de lâcher-prise, peur de rater, mise à nu de ses fragilités, autant de comportements que le cheval va révéler et mettre en lumière au cours d’une séance, toujours placée sous le signe de la bienveillance et de la confidentialité. Parvenir à passer du mental à l’authenticité corporelle, c’est tout le challenge. « Mon ambition n’est pas de mettre les gens dans la difficulté », insiste David, qui invite les personnes à s’interroger sur leur ressenti au cours de la séance, tout en restant un observateur à l’écoute.
Après une explication sur les fondements de sa méthode reposant sur l’observation des réactions de l’animal (Détente-Attention-Continuité), David décompose la séance en quatre étapes : créer une relation de confiance réciproque à travers la mise en mouvement dans la carrière, maintenir une certaine distance, changer le sens du cheval et enfin changer d’allure. « Tout en conservant bien à l’esprit le triptyque Détente-Attention-Continuité à chacune des étapes, le cheval interagissant de manière différente avec les personnes ».

Une progression qui favorise la prise de conscience des émotions ou problématiques qui émergent, pour par la suite, au quotidien amorcer un changement et développer ses compétences affectives et interactives. « Il faut vivre ces séances non pas comme des exercices que l’on doit réussir à tout prix mais comme une expérience transformatrice », insiste David.
Semer des graines
En groupe ou en individuel, les séances font toujours l’objet d’un débrief à froid ou à chaud selon les circonstances, ce qui permet par la suite de solliciter un suivi ou un accompagnement pour ceux qui en éprouvent le besoin ou se sentent démunis pour avancer, en lien avec le diagnostic de la médiation équine.
Un précieux moment, intense en émotions
« Dans un premier temps, ces séances ont surtout pour ambition de semer des graines, de se questionner sur soi ». Dans le cadre de l’association Cordemais en Permaculture, quelques membres ont eu la chance d’assister à une démonstration et de tester la médiation avec la ponette Flamme et le Lusitanien Perfeito.
Chacun repartant avec des pistes pour savoir quels éléments de sa posture travailler en fonction des facettes révélées par le cheval. « Curieuse d’un mode de relation ne passant pas par le langage verbal, j’ai tenté l’expérience. sans parvenir à réaliser toutes les étapes, j’ai pris conscience de mon mode de relation à un autre vivant. Un précieux moment, intense en émotions », conclut Valérie.
Renseignements
06 78 71 77 36 / contact@equi-être.com