L’association Second Souffle à Thouaré-sur-Loire en Loire-Atlantique et sa quinzaine de bénévoles actifs recueille des équidés maltraités, souffrant de pathologies physiques et de traumatismes psychologiques pour leur offrir une nouvelle vie, dans un écrin de plusieurs hectares. Pour ses 15 ans, elle organise des portes ouvertes le dimanche 10 septembre de 10h30 à 18h. L’occasion de mieux connaître les missions de l’association et de profiter d’une journée festive.
« J’ai toujours récupéré des chevaux à pattes cassées », s’amuse Aurore, présidente de l’association Second Souffle, qui a créé ce refuge de sauvetage et des protections des chevaux depuis 15 ans, avec une ambition : « donner la possibilité aux personnes qui ne disposent pas de moyens financiers de toucher et d’approcher les chevaux ».

Au sein de ce havre de nature, entouré de lotissements, des bénévoles s’activent pour nourrir les chevaux, nettoyer les boxes, effectuer quelques réparations. Tous reconnaissent les bienfaits de cet investissement. « Aucun de nos membres ne vient par hasard, on a tous des soucis. En réalité, le sauvetage équin va de pair avec le sauvetage humain », poursuit Aurore.
Une mission sociale et pédagogique
Dans cette optique d’entraide et de libération des émotions, l’association joue un rôle social et pédagogique : « Une fois toutes les semaines, nous recevons une classe de collège. Il s’agit d’enfants présentant des troubles autistiques qui viennent participer à la vie de Second Souffle. Le cheval aide à s’ouvrir aux autres ».
En réalité, le sauvetage équin va de pair avec le sauvetage humain
Ces temps de rencontre et d’échanges, piliers de transmission demeurent essentiels à la sensibilisation et à la connaissance de l’animal . « Le cheval apprend l’humilité, il nous remet en question en permanence, car rien n’est jamais acquis », souligne Aurore.

L’association dispose de plusieurs terrains, un de deux hectares en location sur la commune de Thouaré, où se situe le siège social ainsi qu’un autre en prêt sur Saint-Julien-de-Concelles d’environ 3 hectares.
Le cheval aide à s’ouvrir aux autres
« Nous plaçons les chevaux par affinités ». Au total, 24 chevaux, 3 ânes et des poneys apprennent à redonner leur confiance à l’humain.
Une maltraitance physique et psychique
Des équidés maltraités retirés sur décision judiciaire. « Nous commençons toujours par une négociation avec les propriétaires avant d’entamer une procédure judiciaire. Bien souvent, il s’agit de maltraitance par négligence. Les personnes ont tendance à oublier qu’un équidé vit au moins une trentaine d’années. Prendre un cheval implique un engagement et des responsabilités », explique Aurore.
« Et que dire des divorces. Toutes les semaines, nous recevons des appels téléphoniques. Les chevaux ne devraient pas pâtir de ce genre de situation », renchérit Isabelle, secrétaire de l’association.
Chaque cheval choisit son humain
Des sauvetages qui laissent des traces tant pour les membres de l’association que pour les équidés. « Il faut parfois avoir le coeur bien accroché ».
Une fois en lieu sûr, les équidés bénéficient d’un check-up complet : vétérinaire, ostéopathe, maréchal-ferrant, dentiste et même séances de reiki. « Nous les accompagnons jusqu’au dernier souffle. », insiste Aurore. En Loire-Atlantique, deux associations dont Espérance La Rage de Vivre à Blain se chargent du sauvetage d’équidés.

Car la plupart des chevaux resteront jusqu’à leur fin de vie au sein de l’association. « Ils souffrent tous de pathologies spécifiques qui nécessitent des soins, parfois lourds : naviculaire, cushing, fourbure, emphysème, mélanomes, souffle au coeur, disphagique… sans compter les troubles psychologiques ». Ce qui rend les adoptions compliquées.
Des contrats de parrainage
Si l’association compte une soixantaine de membres, seule une petite quinzaine gère de manière active les équidés, avec un fonctionnement particulier de parrainage. « Il faut s’investir deux mois en tant que bénévole pour devenir parrain ou marraine. Chaque cheval choisit son humain, donnant lieu à une relation magique ». Un apprivoisement mutuel dont chacun sort grandi.

Du temps, de la patience, de la présence…. pour retrouver un second souffle. Le parrainage s’effectue sous forme de contrat avec un engagement financier et moral, qui consiste à participer aux frais et à s’occuper de l’alimentation du cheval.
Implantée depuis 15 ans, l’association vit par le biais des adhésions et de quelques subventions, mais n’étant pas reconnue d’intérêt général, elle ne peut pas proposer de crédits d’impôt en cas de dons, « ce qui explique la rareté de ces derniers », déplore Aurore.

« Parfois, il nous arrive de mettre en place des cagnottes pour les soins vétérinaires. Les portes ouvertes organisées tous les ans couplées cette année avec les 15 ans permettent de récupérer des fonds et de faire connaître l’association, dans une atmosphère chaleureuse et conviviale autour d’un repas et d’un défilé des chevaux. » L’occasion également de caresser Noël, le chat arrivé par hasard le jour de Noël, qui désormais se trouve érigé au rang de mascotte de l’association.
Renseignements :
Dimanche 10 septembre de 10h30 à 18h. Entrée gratuite. Animations toute la journée. Stand artisans. Défilé avec les chevaux à 17h. Rue de la Barre André, Thouaré-sur-Loire. 0671709795