Quelle place occupent les équidés dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour le maintien de la biodiversité ? Le cheval représente-t-il un atout pour la sauvegarde des spécificités patrimoniales des paysages ? Pour répondre à ces questions, trois haras nationaux européens illustrent les atouts verts des équidés dans le cadre du projet sur les contributions environnementales des équidés – de la parcelle à l’Europe.
La présence du cheval dans les prés à la campagne concurrence-t-il la production végétale ou l’élevage à destination de l’alimentation humaine ? Entre tension sur le foncier, phénomènes climatiques violents et chute de la biodiversité, quels rôles jouent les équidés dans le maintien des équilibres écologiques ? Le Haras du Pin en France, le Haras de Marbach en Allemagne et la Haras de Lipica en Slovénie, trois haras nationaux insérés dans leur environnement de longue date servent d’exemple pour caractériser les points forts de la présence du cheval sur un territoire.
Portée par l’IFCE et l’INRAE, ainsi que de nombreux partenaires dont la FCC et le conservatoire des races d’Aquitaine, la centralisation des données scientifiques sur les impacts environnementaux des chevaux et des ânes distingue cinq axes à valoriser dans le cadre de la transition écologique : l’utilisation des terres non arables, l’intérêt du pâturage, la biodiversité des races équines, la traction animale et le tourisme équestre.
Prairie, pâturage : des atouts dans le paysage
En tant qu’herbivores, les besoins alimentaires des chevaux ne nécessitent pas de terres arables. Ils peuvent ainsi valoriser des sols pâturables sans entrer en concurrence avec une production végétale à destination humaine comme des céréales. Ainsi, le pâturage, en limitant l’avancée de broussailles et d’arbustes sur des terres qui ne seraient pas entretenues, participe au maintien d’une multiplicité de milieu, tels que zones d’herbes rases, herbes hautes, haies, favorables à la biodiversité sauvage et freinant la propagation des feux de forêts.
Cette mosaïque de parcelles, telles que culture, prairie ou forêt, dérivant des multiples usages de la terre, participe au paysage typique d’une région, image d’un terroir local.
Un maintien de la diversité des races locales essentiel pour l’avenir
Grâce à une longue histoire de sélections de chevaux, l’Europe dispose d’un important patrimoine de races de chevaux. Ainsi, la FAO, l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, recense 421 races locales -présentes dans un seul pays – de chevaux et d’ânes en Europe et dans le Caucase.

Adaptées à un milieu et à des utilisations spécifiques, typiques d’un terroir et d’une tradition, la majorité de ces races locales européennes est considérée comme en danger d’extinction. Seule la sauvegarde d’une diversité en termes de génétique, de morphologie, de résistance à certains climats ou certaines maladies assurerait la conservation de races aptes à s’adapter et surmonter les crises potentielles à venir.
Une traction animale encore présente et indispensable
Agriculture, foresterie, viticulture, transport de personnes, autant d’activités où le cheval reste pertinent, selon les contextes, face à la mécanisation.

Malgré les apparences pour les habitants des pays occidentaux, la planète compte encore dix fois plus d’animaux utilisés comme force de traction que de tracteurs. De plus, la moitié des surfaces agricoles des pays dits en voie de développement est encore travaillée grâce à l’énergie animale.
Le tourisme équestre pour rester au plus proche du territoire
Enfin, le transport des personnes à cheval, que ce soit en calèche ou en tant que cavalier, apporte un autre rapport au paysage, limitant les bruits de moteur et l’impact des engins sur les sols.

La lenteur relative des déplacements équins offre un regard différents sur les lieux traversés et procure des expériences préservées des rythmes effrénés contemporains.
Sans consommer d’énergie fossile, valorisant des parcelles non arables contrairement aux bio-carburants, limitant le tassement du sol grâce à leur faible poids comparé à un tracteur, produisant de l’engrais organique via le fumier, les atouts environnementaux du cheval ne manquent pas.