Passionnée par les chevaux depuis son enfance, cavalière forte d’un riche parcours équestre, Jessica Dury consacre sa vie professionnelle aux soins des équidés. Cette fibre du bien-être, elle l’incarne désormais en tant que masseuse équine, intervenant sur la Loire-Atlantique, procurant à la fois de la détente mentale et physique.
Quel est votre parcours ?
Depuis toute petite, la passion des chevaux m’anime. Quand j’ai commencé à monter à poney à l’année, j’attendais le mercredi avec impatience !! Et surtout j’adorais m’en occuper. Arrivée à l’adolescence, c’était une évidence pour moi de faire ma vie professionnelle avec les chevaux.
Malgré un grave accident à l’âge de 20 ans, à 21 ans, j’ai obtenu mon BPJEPS et à 23 ans mon permis poids lourd. A 24 ans, je suis partie en Italie dans une écurie de commerce/centre équestre où je montais beaucoup, sortais en concours et donnais les cours. Une super première expérience à l’étranger où j’ai beaucoup évolué.

Au bout d’un an, je suis rentrée en France, j’ai travaillé dans un centre équestre avec enseignement et travail des chevaux. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de partir aux Etats-Unis en tant que groom/cavalière, dans une écurie orientée dressage, pendant 1 an et demi.
Une autre expérience enrichissante aux côtés de Beth Underhill, cavalière de haut niveau de CSO, vient compléter mon parcours : Canada et Wellington, j’en rêvais et je l’ai fait !! Après, j’ai enchaîné chez Nicolas Paillot, à Senlis, où j’ai rencontré Imma Roquet, une cavalière de CSO espagnole et donc direction l’Espagne !!
Pourquoi le choix d’une reconversion comme masseuse équine ?
J’ai eu beaucoup de chevaux à soigner, remettre en route, ou à gérer pour qu’ils retrouvent la forme : à 15 ans, j’ai eu un coup de coeur sur un PS réformé, qu’il fallait rééduquer. Ce cheval m’a tellement appris. J’ai toujours été très « à cheval » sur les soins, la forme mentale et physique.
des chevaux mieux dans leur mental, leur corps et donc encore plus disponibles au travail.
Donc ce métier m’intéressait depuis un moment pour avoir un vrai impact sur le bien-être, la préparation physique et surtout la prévention.

Quand j’ai trouvé le bon moment, j’ai choisi la formation Equiphysio, assez complète mais pas suffisante pour ma part. J’ai donc cumulé plusieurs formations, locomotion du cheval avec Laurent Mézailles et Marie Odile Sautel, K-taping, fasciathérapie, lymphologie avec Jenny Schischke, proprioception et pads avec Alexa Delahaye.
Comment procédez-vous au cours d’une séance ?
Tout d’abord, la séance débute par la prise de contact avec le cheval et la/le propriétaire/cavalier par le biais d’un questionnaire détaillé. Je commence par un « check-up » complet avec repérage des différentes tensions, raideurs, j’observe comment le cheval bouge.
J’ai toujours été très « à cheval » sur les soins, la forme mentale et physique.
J’adapte et oriente la séance en fonction de tout cela, des concours à venir… puis, place au lâcher prise et à la relaxation du cheval même si certains éprouvent le besoin d’avoir 2 ou 3 séances avant de vraiment se détendre et faire confiance.

Ensuite, je travaille sur deux ou trois zones en profondeur avec mobilisations passives suivant la séance toujours à l’écoute du cheval et j’adapte. « Check-up » en fin de séance et conseils de routine à mettre en place pour encore plus d’impact sur le long terme.
Quels sont les bienfaits d’un massage ?
Les bienfaits sont multiples sur le physique comme le psychique : relaxation, bien-être/confort, activation de la circulation sanguine et lymphatique, amélioration de la souplesse musculaire et articulaire, réduction des courbatures, levée de tensions, travail sur la connexion/concentration. Avec comme résultat : des chevaux mieux dans leur mental, leur corps et donc encore plus disponibles au travail.
Ce qui vous passionne dans ce métier ?
En tout premier le relationnel obtenu avec les chevaux grâce à l’écoute et au toucher, c’est juste magique ! Ils nous laissent lire en eux. Ce qui permet d’améliorer notre écoute, notre œil et notre toucher !
Avec les chevaux en suivi, s’installe une vraie relation de confiance : certains se mettent déjà en « mode relax » dès que je suis dans le boxe !!
ce métier m’aide à me développer personnellement
Ensuite, le côté équipe avec propriétaire/cavalier, ostéopathe, vétérinaire, maréchal... s’avère stimulant et enrichissant pour tout le monde et encore plus pour le cheval : il m’arrive d’être là quand l’ostéopathe vient pour échanger ou de me rendre à un bilan locomoteur vétérinaire. On apprend continuellement aux côtés des chevaux !
Je masse tous les chevaux : de sport, de loisirs, retraités… c’est important pour moi et pour eux bien sûr !

Être auto-entrepreneur n’est pas toujours facile mais j’adore organiser mes journées, le contact avec ma clientèle, me dépasser et me former régulièrement .
Pour ma part, ce métier m’aide à me développer personnellement, travailler sur mes défauts, améliorer aussi la personne que je suis.
Quelles qualités sont requises pour la pratique de ce métier ?
Je dirais être passionnée et déjà détenir de bonnes connaissances sur les chevaux et le milieu. La rigueur figure également parmi les qualités essentielles, en se formant régulièrement en plus de la formation initiale, en travaillant sa main et les techniques. Et puis, l’adaptation car chaque cheval est unique.
On apprend continuellement aux côtés des chevaux
Ce métier nécessite également de la patience : créer sa clientèle peut s’avérer long. Avec les chevaux, il faut rester conscient qu’on peut pas toujours obtenir la séance idéale et que certains bienfaits arrivent sur le long terme. Rester à l’écoute et disponible !
Constatez-vous une prise de conscience de la part des cavaliers, propriétaires concernant le bien-être du cheval ?
En effet, il y a une prise de conscience sur le bien-être et surtout sur les soucis de base : style de vie, alimentation car déjà à ce niveau là il faut que les choses continuent d’évoluer : les chevaux qui restent au boxe 23h/24, ce n’est pas possible !!

Je coache encore dans une écurie de propriétaires et les cavalières sont très à l’écoute de leurs chevaux ainsi que de leurs besoins : alimentation, suivi véto/ostéo/massages/shiatsu, on adapte le travail aussi au maximum et si baisse de forme ou moins bien dans leur corps, on met en place ce qu’il faut. C’est vraiment génial de travailler avec des cavalières dans cet état d’esprit !
Un message aux propriétaires ?
Tout d’abord, répondre aux besoins fondamentaux de vos chevaux : alimentation, paddock/pré, contacts sociaux. Soyez au maximum dans la prévention, un check-up vétérinaire de temps en temps en plus du vaccin même si votre cheval va bien, pratique juste de la balade ou bien se trouve en retraite.
Je leur conseille de s’entourer d’une bonne équipe autour du cheval : véto, dentiste, maréchal/podologue, ostéo, masseur/shiatsu… et de penser à prévoir un budget en cas de frais vétérinaires importants soit avec une assurance ou de l’argent de côté, les deux c’est l’idéal. Il faut aussi prioriser le budget : choisir d’abord ce dont à besoin votre cheval et ensuite le tapis avec strass à 70 euros.
Être au maximum dans la prévention
Je pense aussi qu’en tant que propriétaire, il faut améliorer vos connaissances équines, soins, faire son œil et les routines à mettre en place pour votre cheval. N’hésitez pas à questionner les professionnels qui suivent votre cheval. La mauvaise gestion d’un cheval part souvent d’un manque de connaissances, d’adaptation et aussi de budget.